La plus grande congrès sur le cancer, l’ASCO (American Society of clinical oncology), se déroule à Chicago jusqu’au 5 juin 2018 avec ses 39 000 participants de tous les pays. Mais très loin des cocktails de molécules sophistiquées qui sont au programme, d’autres travaux moins ambitieux mais très utiles pour les patients ont eux déjà fait l’objet de présentations en ligne.
I. ASCO approuve les directives d’oncologie intégrative pour les patientes atteintes d’un cancer du sein
Pour faire face aux difficultés physiques et émotionnelles de la vie avec le cancer, de nombreux patients se tournent vers des thérapies intégratives, telles que le yoga, la méditation, la musicothérapie et l’acupuncture, en plus des traitements classiques. En fait, les statistiques de 2017 de l’ASCO (American Society of Clinical Oncology) indiquent qu’environ 30% à 50% des patients ont essayé des thérapies intégratives dans le cadre de leur traitement.
Bien que ces statistiques suscitent une curiosité croissante parmi les patients, les thérapies intégratives ont été un facteur de discorde entre experts en oncologie. Malgré le débat sur l’utilisation de ces méthodes, ASCO vient de donner son aval officiel à l’utilisation de thérapies intégratives pour aider à traiter le cancer du sein.
Le mois dernier, le groupe d’experts de l’ASCO a donné son accord après avoir examiné une directive concernant les thérapies intégratives publiée par la Society of Integrative Oncology (SIO). La directive SIO démontre l’utilisation de thérapies intégratives pour la gestion des symptômes et des effets indésirables tels que l’anxiété et le stress, les troubles de l’humeur, la qualité de vie et les nausées et vomissements induits par la chimiothérapie.
ASCO explique très clairement que même s’ils approuvent les thérapies intégratives en plus des traitements traditionnels, ces méthodes ne doivent pas remplacer les soins standard. Lorsqu’une thérapie intégrative est envisagée, le panel d’ASCO attribuera une lettre pour mesurer ses avantages pour les patients.
Niveau d’avantages du type de thérapie
A : Très haute certitude
B : Haute certitude
C : Choisir sélectivement
D : Fortement déconseillé
H : Fortement déconseillé / peut être nocif
J : Preuves insuffisantes dans les deux cas
Pour le traitement de la dépression, de l’anxiété et des troubles de l’humeur, les pratique corps-esprit ont tous été recommandés, tandis que la méditation et le yoga étaient également recommandés pour améliorer la qualité de la vie. Dans le traitement de la fatigue, l’hypnose, le ginseng, l’acupuncture et le yoga pourraient être offerts de manière sélective aux patients. Des traitements comme l’acupuncture et la musicothérapie ont montré des résultats prometteurs dans la gestion de la douleur et peuvent être proposés de manière sélective.
Pour évaluer au mieux l’efficacité de ces types de thérapies, des essais cliniques, tels que ceux financés par Gateway for Cancer Research, sont essentiels.
L’épidémiologiste et ancienne présidente de la SIO, la Dre Heather Greenlee, souligne l’importance des essais cliniques.
«Nous rapportons des thérapies qui ont des mécanismes biologiques clairs, où nous avons des essais cliniques montrant leur efficacité ou non, et leur sécurité,» a-t-elle déclaré. «Nous devons mener plus d’essais et publier davantage de lignes directrices. Nous devons faire en sorte que les patients et les cliniciens disposent des informations nécessaires. »
Gateway se concentre sur le financement de tous les types d’essais cliniques, y compris des essais sur les effets des thérapies intégratives sur les patients. L’une de ces études cliniques financée par Gateway, dirigée par la Dre Kay Garcia, du MD Anderson Cancer Center de l’Université du Texas, évalue l’utilisation de l’acupuncture pour réduire la douleur chronique après un traitement du cancer du sein.
L’approbation par ASCO des thérapies intégratives dans le traitement du cancer du sein est un grand pas en avant pour l’utilisation de ces méthodes en complément d’un traitement standard. Gateway continuera à financer des essais utilisant ces traitements dans sa lutte contre le cancer, afin qu’un jour le diagnostic de cancer ne soit plus craint.
II. Acupuncture traiter l’insomnie induit par traitement chimiothérapie
Autre Exemple avec l’insomnie, qui concerne près de 60% des personnes traitées par chimiothérapie. Plutôt que de la traiter par somnifères ou anxiolytiques, l’équipe du Dr Jun Mao, de l’un des plus grands centres américains de lutte contre le cancer, le Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New York, a parié sur l’efficacité de méthodes plus douces comme l’acupuncture et les thérapies cognitives comportementales (TCC).
Deux groupes de 80 patients ont été constitués et suivis pendant 20 semaines. Dans le groupe acupuncture, des points spécifiques de la douleur, de la dépression et du sommeil ont été stimulés. Dans le groupe TCC, les entretiens ont été centrés sur des conseils visant à réduire le temps passé au lit pour réserver celui-ci au sommeil et à l’activité sexuelle tout en évitant les causes de mauvaise hygiène du sommeil (usage tardif des écrans, diners trop riches…) et en corrigent les croyances erronées au sujet du sommeil.
Le pari du Dr Jun Mao était le bon. Puisque selon ce travail, les TCC l’emportent sur les aiguilles pour les insomnies légères ou modérées. Une proposition non médicamenteuse que les patients apprécieront. Un bémol, les psychothérapeutes sont trop peu nombreux pour prendre en charge les patients atteints de cancer.
III. Ou encore, l’utilisation de l’acupuncture pour la gestion de la neuropathie périphérique induite par la chimiothérapie.
La neuropathie périphérique induite par l’hémothérapie est un événement indésirable fréquemment associé aux agents anticancéreux, notamment les taxanes, les platines, les vinca-alcaloïdes, le bortézomib (Velcade) et la thalidomide (Thalomid). Des symptômes tels que douleur, engourdissement, fourmillements et neuropathie autonome produisent des effets négatifs importants sur la qualité de vie, qui peuvent durer des années.
Considérée par de nombreux patients comme une alternative naturelle à la médecine, l’acupuncture fait partie des interventions non pharmacologiques déjà recommandées chez les patients cancéreux pour soulager la douleur (niveau de preuve, I), y compris les arthralgies et la santé musculo-squelettique associées à un aromatase (niveau de preuve, III) . En outre, des études préliminaires suggèrent que l’acupuncture peut être bénéfique pour la neuropathie périphérique, y compris la neuropathie périphérique associée au diabète, au syndrome d’immunodéficience acquise ou à la chimiothérapie.L’acupuncture mérite donc d’être étudiée plus avant.
Références :
- https://www.fondation-arc.org/cancer/cancer-sein/traitement-cancer
- https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cancer/asco-2018-une-etude-americaine-propose-un-traitement-non-medicamenteux-pour-l-insomnie_124564
- http://www.ascopost.com/issues/march-10-2018/acupuncture-for-the-management-of-chemotherapy-induced-peripheral-neuropathy/